Le sélénium et le zinc sont des oligo-éléments essentiels aux réponses appropriées du système immunitaire, à la signalisation cellulaire et à la défense antivirale. Une étude d’observation transversale a été menée dans deux hôpitaux de Gand, en Belgique, pour déterminer si la déficience en sélénium et/ou en zinc lors de l’admission à l’hôpital est corrélée à la gravité de la maladie et au risque de mortalité chez les patients atteints de la Covid-19.
Les concentrations d’oligo-éléments ainsi que d’autres biomarqueurs ont été déterminés dans le sérum ou le plasma sanguin et ont été associés à la gravité et à l’évolution de la maladie. Un statut insuffisant en l’un ou l’autre de ces micronutriments au moment de l’admission à l’hôpital était associé à une maladie plus sévère et à un taux de mortalité plus élevé dans l’ensemble du groupe d’étude, en particulier chez les personnes âgées.
Comparativement aux adultes européens en bonne santé, les patients affichaient des concentrations de sélénium total et de sélénoprotéine fortement déprimées à l’hospitalisation. Des associations particulièrement fortes ont été observées pour le risque de décès chez les patients atteints de cancer, de diabète et de maladies cardiaques chroniques ayant un faible état de sélénium, ainsi que chez les patients diabétiques et obèses présentant une carence en zinc. Un biomarqueur composite basé sur les concentrations sériques ou plasmatiques en sélénium, sélénoprotéine et en zinc s’est avéré être un outil fiable pour prédire l’évolution grave ou bénigne de la maladie.
Nous concluons que l’évaluation des oligo-éléments au moment de l’admission à l’hôpital peut contribuer à une meilleure stratification des patients atteints de la Covid-19 et d’autres maladies infectieuses semblables, soutenir les soins cliniques, les interventions thérapeutiques et les besoins en suppléments adjuvants. Elle s’avère également pertinente pour les patients présentant des comorbidités importantes.