Dès l’enfance puis tout au long de la vie, nous devons traverser un vaste système de conditionnement dont il est hautement improbable de sortir indemne. Pendant longtemps j’ai vécu avec ce sentiment pénible d’un immense potentiel qui ne pouvait emprunter aucun des chemins proposés. Puis j’ai cherché à comprendre. Sommes-nous condamnés à entrer dans le moule de nos aînés pour y perpétuer les mêmes erreurs et y revivre les mêmes souffrances ? Devons-nous nous contenter, comme disait Krishnamurti, de décorer l’intérieur de la prison ?
Le fruit de tout ce conditionnement est que notre esprit est sans cesse préoccupé, encombré par tant d’histoires terminées depuis longtemps. Cela nous empêche de mobiliser notre créativité, de libérer notre personnalité. La richesse de ce monde réside dans nos différences et dans notre capacité à les exprimer. Je pense que chacun de nous vient sur Terre pour vivre une expérience qui est une chance unique d’évoluer. Je pense aussi que nous avons tout ce qu’il nous faut, au fond de nous comme autour de nous, pour vivre pleinement cette expérience.
Je suis intimement persuadé que la maladie survient lorsque nous ne supportons plus d’être séparés de notre nature profonde. Lorsqu’il existe une trop grande tension entre ce que nous voudrions être et ce que nous sommes vraiment, notre corps et notre psychisme s’expriment par des dysfonctionnements qui nous exhortent à réagir. J’ai moi-même vécu cela. Une psychothérapie individuelle puis de groupe m’a permis d’en sortir, et m’a offert cette autre vision du monde qui nous attend tous au-delà de la souffrance. Je pratique par ailleurs le bouddhisme dans son acceptation la plus large.
Prendre conscience de l’ensemble des dysfonctionnements de la société humaine peut donner un vertige qui pousse à se retrancher dans la fatalité et le renoncement. Comment changer ce monde qui ne nous convient pas ? Par quoi commencer ? Les sages de tous temps nous invitent à commencer par nous-même. L’homme est un morceau d’Univers. Ce que j’ai appris au long de ces années, tant dans ma pratique spirituelle que dans les disciplines scientifiques de pointe, converge à nous montrer que rien n’est séparé, tout est relié à tout. Il me semble improbable d’étudier l’homme et plus encore de vouloir le soigner sans considérer l’ensemble des systèmes avec lesquels il interagit. Selon moi, la médecine ne peut être qu’holistique.
Alors je suis devenu thérapeute. Le thérapeute est celui qui, à un moment de notre existence, nous aide à révéler notre nature profonde et notre projet de vie. Nous sommes tous, sans exception, pleins de ressources pour dépasser nos problèmes et construire notre bonheur. En vérité, mon travail n’est pas de détendre ou de remonter le moral mais plutôt d’apprendre au patient à réveiller son médecin, peut-être même son « Dieu » intérieur.
Nous devrions œuvrer chaque jour à éveiller la conscience de nos enfants, à entretenir leur sensibilité devant ce que la vie nous apporte. La plupart des problèmes qui agitent nos sociétés pourraient être évités grâce à une conscience individuelle plus large. Être en paix est d’abord une décision personnelle de chaque instant. Cette habitude s’apprend ou se retrouve. Si je suis en paix, n’est-ce pas déjà une partie du monde qui est en paix ?
Je vous souhaite le meilleur.
Diplômé en biologie nutritionnelle et en psychologie
Ancien élève du Professeur Vincent Castronovo
Certifié en sophrologie, hypnose ericksonienne et techniques de psychothérapie
Formateur en micronutrition auprès d'entreprises du secteur santé
Auteur du livre « De l'intestin aux maladies psy » (2017) et co-auteur de « Parle à mon ventre, ma tête est malade » (2022)
Journaliste scientifique auprès de plusieurs titres de la presse santé