Pourquoi tout le monde n’a-t-il pas la « niaque » quand il s’agit de se mettre au sport ? Si l’état d’esprit joue, notre biologie a aussi son mot à dire. Le microbiote intestinal, via l’alimentation, influe sur les performances sportives. Le plaisir ressenti pendant l’exercice dépend de circuits nerveux reliés aux intestins. Réciproquement, une activité physique régulière favorise un bon microbiote. Un bel exemple d’interaction corps-esprit-environnement, qui pourrait expliquer nos inégalités face au sport. Et peut-être nous donner l’occasion de reprendre la main.

Une connexion intestin-cerveau, impliquée dans l’augmentation de la dopamine pendant l’activité physique, a été mise en lumière chez la souris. La production d’endocannabinoïdes (molécules qui activent les mêmes récepteurs que le cannabis et agissent comme régulateurs du système nerveux) par l’écosystème intestinal stimule l’activité des neurones sensoriels et élève les niveaux de dopamine dans le striatum (aire du cerveau impliquée entre autres dans la motivation) pendant l’exercice.
La stimulation du circuit intéroceptif (capacité à ressentir les états internes) intestinal pourrait améliorer la motivation à l’exercice physique. Pourquoi pas, demain, de nouveaux probiotiques pour nous donner envie d’aller transpirer ? Dans l’évolution du vivant, ce circuit pourrait s’être développé pour mobiliser les individus à aller chercher leur nourriture. Mais si on l’empêche de fonctionner, les souris perdent leur motivation à l’exercice, même s’il y a de la nourriture au bout. Il suffit de donner aux souris des antibiotiques à large spectre pour que leur performance à courir soit réduite de moitié.