Les co-infections bactériennes du COVID, présentes dans la plupart des complications, sont soit des parasites intracellulaires, soit des bactéries à biofilms. La cible de prédilection de la bithérapie hydroxychloroquine + azithromycine, ce qui explique peut-être son efficacité. Ce n’est pas parce qu’une molécule est ancienne qu’on ne lui trouve pas de nouvelles applications. Ou de nouvelles explications.
Résumé
- Les infections virales sont souvent aussi bactériennes. L’usage des antibiotiques sélectifs, y compris en début d’infection, ne devrait jamais être écarté.
- Les complications font souvent intervenir des biofilms bactériens et des parasites intracellulaires. C’est précisément le domaine d’action de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine.
- Une chronicisation de l’infection est toujours possible, y compris dans le cas du COVID, comme dans la maladie de Lyme où l’on retrouve les mêmes co-infections.
- La légionellose pourrait être impliquée dans les formes les plus graves et fulgurantes du COVID.
- L’hydroxychloroquine et l’azithromycine font partie des molécules qui empêchent les bactéries de communiquer pour se regrouper.
L’étude du comportement des bactéries dans le COVID a montré qu’elles pouvaient créer des niches au sein même des tissus pulmonaires et vasculaires, exacerber les phénomènes inflammatoires et entraîner des détresses cardio-respiratoires. C’est par exemple le cas des bactéries prevotella qui, malgré la polémique quant à la nature exacte de leur implication, n’en sont pas moins impliquées. La dimension bactérienne des infections virales, bien que documentées, mériteraient des investigations beaucoup plus généreuses tant elles montrent l’importance de nos microbiotes dans la genèse des maladies.
Une fois que des bactéries opportunistes se considèrent en terrain conquis, elles s’organisent en biofilm, c’est-à-dire en communauté dense, reliée par une matrice de polysaccharides, un peu comme une gigantesque mêlée de rugby. Ces communautés sont généralement constituées de plusieurs espèces, parfois très différentes mais qui trouvent un intérêt commun. A ce stade, les bactéries deviennent inaccessibles au système immunitaire de même qu’aux antibiotiques classiques.
Des bactéries intracellulaires peuvent tout à fait participer à des biofilms, même si les mécanismes exacts nous échappent encore. Elles ont une façon bien particulière de (…)