Si l’anxiété peut faire mal au ventre, le microbiote intestinal est tout autant reconnu pour contribuer à l’anxiété. Il existe des différences de composition du microbiote entre les personnes anxieuses et celles en bonne santé. Au point qu’un trouble d’anxiété sociale peut être transmis d’un individu à un autre par simple échange de bactéries intestinales. Mais il existe des solutions pour corriger son microbiote et rétablir un axe intestin-cerveau sain.
L’anxiété sociale est un trouble psychiatrique invalidant caractérisé par une peur intense dans les situations d’interaction ou d’exposition sociale et leur évitement. La littérature scientifique révèle le microbiote intestinal comme un régulateur majeur de l’activité du cerveau et donc de nos comportements, en particulier ceux liés à nos interactions sociales.
Récemment, des chercheurs ont transplanté le microbiote fécal d’êtres humains souffrant d’anxiété à des souris en bonne santé1. Ces dernières ont rapidement développé une disposition à la peur et à la désocialisation, non réversible tant que le microbiote originel n’était pas rétabli. L’apparition de la peur sociale chez les souris était associée à des modifications du système immunitaire et de l’expression de l’ocytocine, une hormone socialisante et qui chez l’humain apaise les émotions.
Ces découvertes confirment l’existence d’un dialogue entre différents systèmes biologiques pour la réponse au stress social et désignent le microbiote intestinal comme cible thérapeutique potentielle dans les troubles anxieux. La recherche s’active autour de probiotiques spécialisés, appelés psychobiotiques, qui influencent positivement l’axe intestin-cerveau. Certaines souches de bactéries ont déjà été identifiées2 pour contribuer à apaiser les troubles anxieux.