Les mitochondries impliquées dans le Covid long

Covid long : il faut sauver le soldat mitochondrie

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Si le phénomène aigu, qui vous envoie à l’hôpital, occupe beaucoup les esprits depuis un an, le Covid se décline aussi dans des formes persistantes ou traînantes. Certaines personnes souffrent de symptômes post-Covid pendant plusieurs mois et semblent avoir toutes les peines à retrouver la forme, avec comme principaux signes une fatigue tenace et des douleurs qui ne sont pas sans rappeler l’encéphalomyélite myalgique ou syndrome de fatigue chronique (EM/SFC) ou encore la fibromyalgie. Mais ces symptômes sont associés à des mitochondries en souffrance. Petite revue des causes et aussi des leviers (glutathion, NAC, vitamine D et autres micronutriments) pour agir en prévention.

De nombreux chercheurs se sont penchés sur la compréhension de l’inflammation et de sa cascade de cytokines observées dans le Covid. Il ressort que les mitochondries sont durement éprouvées par cette maladie. Les mitochondries sont nos petites centrales énergétiques qui, au cœur des cellules, brûlent à chaque instant des sucres, des graisses et de l’oxygène pour produire de l’énergie. Le dysfonctionnement de la respiration mitochondriale observé dans l’EM/SFC constitue une explication plausible à ses principaux symptômes. Il pourrait en être de même pour expliquer les formes traînantes du Covid, ainsi que pour les traiter, notamment par le renforcement du système antioxydant.

En affectant certains gènes, le SARS-CoV-2 dérègle nos mitochondries mais peut aussi les manipuler et détourner leurs fonctions. Chez les personnes âgées notamment, les mitochondries peuvent être déjà dysfonctionnelles et incapables de répondre à la demande métabolique accrue associée au Covid. Les cellules infectées par le SARS-CoV-2 montrent une baisse de l’expression des gènes impliqués dans l’organisation mitochondriale et la respiration cellulaire. Une réponse immunitaire a un coût énergétique énorme. Des mitochondries dysfonctionnelles, c’est moins de production d’ATP et par ricochet moins de production d’anticorps pour se défendre. Ressortir d’un épisode de Covid avec un pool de mitochondries affaibli et ne pas y remédier, c’est prendre un risque beaucoup plus grand de déclencher un nouvel épisode aigu, ou bien de s’enliser dans une forme longue.

Certains malades expriment des symptômes neuropsychiatriques, sous la forme d’un brouillard cérébral. Les mitochondries du système nerveux central exigent des niveaux élevés d’oxygène pour produire de l’ATP. L’infection au SARS-CoV-2 peut entraîner des troubles neurologiques à long terme, en perturbant la microglie, le système immunitaire du cerveau. Des changements persistants dans le fonctionnement cérébral sont déjà connus pour d’autres infections virales.

Le glutathion est le pilier du système antioxydant de la mitochondrie. S’il fait défaut, la mitochondrie puis la cellule entière seront submergées par les radicaux libres. Parmi les explications biochimiques des manifestations graves et des décès chez les patients atteints du Covid, une carence majeure en glutathion apparaît tout à fait probable. La normalisation des taux de glutathion est sérieusement envisagée comme stratégie thérapeutique contre le Covid par certains chercheurs. Cela peut se faire par une supplémentation en glutathion réduit (GSH) ou en N-acétylcystéine (NAC), un précurseur du glutathion. L’un et l’autre peuvent être administrés en injection ou en perfusion dans les formes sévères du Covid. Par ailleurs, des niveaux de GSH corrects sont corrélés à de bons niveaux de vitamine D.

Une activité physique régulière favorise le maintien d’un pool optimal de mitochondries, en éliminant les mitochondries dysfonctionnelles et en stimulant la synthèse et le développement des jeunes mitochondries. Des études montrent que l’activité physique constitue une mesure préventive efficace contre l’infection au Sars-Cov-2, en améliorant l’immunité, le fonctionnement mitochondrial et la santé cardiorespiratoire.

Le paracétamol, une mauvaise idée ?

Généreusement prescrit depuis le début de la crise, en particulier en France, le paracétamol est soupçonné de surconsommer du glutathion, et donc de contribuer à l’aggravation du Covid. Le glutathion module les fonctions plaquettaires. Or, une thrombose veineuse peut survenir dans les cas graves de Covid. La réduction des taux de glutathion, courantes chez les personnes âgées mais aussi atteintes de syndrome métabolique, peut devenir un facteur critique. Certains chercheurs constatent que les patients utilisant le paracétamol comme traitement à domicile au stade précoce de l’infection au SARS-CoV-2 ont un risque plus élevé d’être hospitalisés. Une publication dans Frontiers in Pharmacology suggère d’étudier davantage l’innocuité et l’efficacité du paracétamol dans le cadre de la Covid-19. Les auteurs invitent à s’abstenir de prescrire du paracétamol aux patients dont la réponse inflammatoire se perpétue.

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Dimitri Jacques

est psychonutritionniste libéral, journaliste scientifique et formateur en micronutrition. Élève du Pr Vincent Castronovo, il est l'auteur de plusieurs ouvrages de santé et se consacre à l'étude des relations entre esprit et biologie. Il est engagé auprès d'associations de prévention en santé mentale et de structures éducatives.

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